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Caroline Dumur

Parfumeuse

© Michael Avedon
© Michael Avedon

Parfumeur ou rien d’autre : le choix de carrière de Caroline Dumur s’est imposé dès qu’il a été question de se prononcer. Passion, le terme est bien faible… depuis toujours, plus que les odeurs, ce sont les parfums qui fascinent la jeune femme. Ils lui sont tout aussi nécessaires que l’air qui les propage. Itinéraire d’un parcours singulier, tracé à la seule force de son talent et de sa détermination.

UNE ENFANCE À EMMAGASINER DES EFFLUVES

De parfums maternels en ambiances familiales, Caroline Dumur se nourrit d’odeurs. Le contexte originel y est propice : que ce soit à la ferme ou au jardin picard de ses grands-parents, l’atmosphère du nord fait se succéder au long du calendrier, des fleurs, des gaufres, du maroilles, des animaux et du foin.
Côté parfums, les femmes s’enveloppent du mythique Quelques fleurs de Houbigant, et, pour les plus jeunes générations, de N°19, de Jungle ou encore de Montana. Comme pour saisir l’instant et s’en rappeler éternellement, l’enfant absorbe ces images olfactives.
Aux senteurs se joignent les histoires. Sous l’influence de parents éditeurs, elle consulte les biographies de maîtres-parfumeurs, les aventures des sourceurs de matières premières olfactives, la chronologie de la parfumerie depuis l’Antiquité. Dès lors, nulle autre activité n’est envisagée que celle de créer des odeurs.

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Un conseiller d’orientation lui indique la voie royale pour faire de cette vocation profonde et sincère un métier : l’ISIPCA ( Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique aide l’aromatique alimentaire ). Le lycée en est déjà l’antichambre. Un baccalauréat « sciences et techniques des laboratoires » l’oriente vers un BTS puis une Licence de chimie à Versailles, option « parfums et arômes ». Caroline Dumur, intègre l’ISIPCA en Master.

INTUITIVE, MYSTÉRIEUSE, PROFONDE

Pour elle, le parfum est la mise en pratique d’une idée qu’on doit aboutir. Née de l’association instinctive de matières, d’une envie particulière, chaque composition porte l’empreinte de son concepteur, un élan primitif. C’est pourquoi ses matières fétiches ne sont pas toujours les plus évidentes mais des moteurs d’inspiration. L’encens, la rose ou les aldéhydes, par exemple, stimulent son imagination. Caroline Dumur ne craint pas les difficultés. De son passage chez LMR, elle garde encore en mémoire les matières chaudes, tout juste distillées, un état de l’ingrédient dont elle parle avec gourmandise. Depuis longtemps dans la partie, la jeune créatrice a acquis une grande maturité, sans avoir jamais rogné son audace. Elle ose la surdose, les associations sombres. A l’image des couleurs, les matières remplissent ses compositions pour y susciter des émotions, des sentiments. D’Ingres qu’elle cite avec plaisir, elle admire le travail des textures, et la liberté de style qui privilégie, au vrai, le beau, il ne peut être question que d’interprétation et toujours soumettre le modèle à sa façon, sa propre perception.

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