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Domitille Michalon-Bertier

Parfumeuse

© Michael Avedon
© Michael Avedon

Une origine

Parisienne comme les trois générations qui l’ont précédées, Domitille aime de la ville l’odeur de ses jardins. Si elle en avait le temps, elle remonterait le boulevard Saint Germain jusqu’au Luxembourg, d’où, assise en terrasse, elle respirerait les actualités et l’encre du journal. Un cadre très Cartier-Bresson, que viendraient vite animer quatre hommes : trois fils et un mari, qui l’ont faite femme et mère, deux rôles qu’elle interprète à merveille sans oublier celui qu’elle s’est donné seule : parfumeur.

Une destination

De ses affinités avec le monde des odeurs, Domitille a tôt fait son exception. D’abord sens privilégié pour connaître le monde, son odorat fut particulièrement excité par la parenthèse exotique de son enfance : deux ans d’expatriation aux Nouvelles Hébrides, le Vanuatu actuel. Très vite, le paradis tropical se révèle terrain d’exploration rêvé : elle y forme son goût des bois et des épices, au cœur de l’identité sensuelle de l’archipel. C’est cette impression indélébile que Domitille retrouvera, fidèle, sur le tarmac chaud et humide de Port-Vila, 30 ans après son odyssée outre-mer.

Un parcours

De retour en métropole, la mer de Corail quotidienne fait place à un épisodique Atlantique : c’est l’éternel retour des vacances scolaires à Saint Jean de Luz. Et si le paysage olfactif change, la passion dure.
Lycéenne, elle prend connaissance de la formation ISIPCA (Institut international du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique) et de ses prérequis. Cœur vaillant, elle s’acquitte de la licence de chimie organique obligatoire et intègre l’institut international. Vient le stage de fin d’étude, un seul entretien, et la voilà chez IFF.
Elle y poursuit depuis sa carrière, consciente de la grande liberté qu’on laisse ici aux parfumeurs ; et ne cesse de fourbir sa technique au sable de l’expérience, éprouvant chaque jour ce « besoin de sentir » qui jamais ne la quitte et toujours l’attache à son métier.

Un style

Férue d’histoire de l’art, auditrice assidue des conférences du Carrousel, Domitille aime établir des correspondances. Une étude de l’œuvre de Malevitch lui aurait soufflé son œuvre au blanc, un laurier blanc-crème des serres IFF épinglé sur le fond ivoire poudré d’un héliotrope. Amatrice des premiers excès olfactifs dont l’impétuosité demeure même quand il a fallu les dompter, Domitille cultive un style vif et saillant, une écriture puissante mais contrastée à l’instar des romans noirs qu’elle dévore, ou du jazz au rythme toujours inattendu.
Ayant le culte des belles matières, la propension à l’inattention ou au « zapping olfactif » la rebute, elle continue donc de créer en amont des modes, dans une temporalité durable.
Elle espère que ses parfums complètent et complèteront la silhouette comme un cachemire 12 fils, dans lequel on se glisse sans jamais compromettre son élégance. Une quête immémoriale.

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